The bias of TED talks

I found a few defects in its transcript. So here is my corrected version of this transcript, followed by my translation into English:

Je vais vous raconter une histoire qui commence pendant la Seconde Guerre mondiale. A l'époque, les Britanniques bombardent les lignes allemandes avec leurs avions et les Allemands prennent ça plutôt mal, ce qui fait qu'ils vont répondre en canardant les avions et comme la guerre, c'est pas très rigolo, à peu près 50% des avions sont abattus, sont perdus, disparaissent. Ceux qui restent arrivent à bon port, plus ou moins endommagés. Les Anglais, qui aimeraient bien garder un peu d'avions en vie et des pilotes avec, engagent des scientifiques en leur disant : « Trouvez-nous une solution, on aimerait que ça se passe mieux. » Il faudrait blinder les avions pour que les avions soient plus solides. Mais un avion entièrement blindé, ça s'appelle un char d'assaut, ça vole très mal. Y en a qui ont essayé. Donc il faut trouver les bons endroits à blinder. On fait des études, les chercheurs regardent les avions rescapés et comment ça marche. Donc on a des zones qui sont très touchées, d'autres qui le sont moins. L'État-Major, sur la base de ces données, décide de blinder les zones rouges. C'est une décision parfaitement logique, on est d'accord avec ça. Abraham Wald n'était pas d'accord avec ça. Il leur a dit : « Si vous voulez blinder ces zones-là, en fait vous oubliez de prendre en compte 50% des avions, ceux qui ne sont pas revenus. Parce que, ce que nous donnent comme information ces zones rouges, ce sont les zones où l'avion peut être touché, endommagé gravement, et rentrer quand même. Donc il faut blinder ailleurs. » C'est contre-intuitif mais c'est hyper important. Ça, c'est le biais du survivant. Quand on oublie de prendre en compte ceux qui sont morts... Par exemple, (Rires) un motard ou un soldat qui rentre sans sa tête, c'est rare. Donc l'équipement le plus important, en sécurité, c'est le casque. Ça, ce sont les morts qui nous le disent, les morts qui n'ont plus de tête qui nous disent : « Là, il faut peut-être qu'on blinde la tête. » Le biais du survivant - c'est de ça dont je vais vous parler - c'est le biais qui consiste à oublier les données invisibles : la donnée des morts, et à ne considérer que ce qu'on voit. Le problème des conférences TED, c'est peut-être ça. Je viens plomber l'ambiance ce soir. Parce qu'on a tous des informations sur le monde, mais ce qu'ont sait du monde est assez limité. On a accès à une petite fraction, ce sont les informations disponibles, et on pourrait savoir beaucoup de choses, on pourrait savoir tout ça, mais on ne sait que la petite portion qui est blanche. On sait bien que ce n'est pas suffisant. On sait que c'est limité. Mais on veut quand même avoir une opinion, on veut pouvoir prendre des décisions, faire des choix. Donc on le fait quand même. Des fois, on devrait se retenir, mais on n'y arrive pas. Pire parfois, on est obligé de prendre des décisions, de voter, etc. Et on le fait sur la base d'informations qui sont incomplètes et on oublie qu'elles sont incomplètes, ce qui fait qu'on ne retient pas ce qu'il y a autour. Donc on va combler les trous avec des inférences personnelles : quels sont mes intérêts, mes choix personnels, mes goûts, mes habitudes. Et on va remplir nos décisions avec une explication parfaitement rationnelle, mais fausse, fictive, parce qu'on remplit les trous. Donc, le biais du survivant, c'est de se baser sur ce qu'on voit et d'oublier qu'on n'a pas accès au reste. Mais le problème, peut-être que vous êtes déjà au courant, c'est : les fake news, ça existe. Tout ce qu'on - alors, je vais vous choquer - tout ce qu'on entend n'est pas vrai. Parfois, il y a de la publicité, il y a des propagandes dans tous les pays, il y a des pseudosciences sur toutes les chaînes, il y a du bullshit - ça veut dire conneries ou balivernes - il y a des purs mensonges, et il ne faut pas les croire, OK ? Malheureusement, on est au courant que votre voisine, ou votre tante Simone ou votre petit cousin, il y croit, malheureusement. Donc comment on fait quand on est abreuvé tous les jours de produits cognitifs avariés ? On va avoir tendance à en croire une fraction. Plus on en entend, plus on va en croire, parce que c'est mathématique. Le problème c'est que, jusque dans cette salle, je vous regarde, je vous vois très bien, jusque chez les gens qui regardent via internet ou sur leur écran, il y a des croyances fausses. On a tous ici, des croyances fausses. Même ici ! Avant moi ou même pendant que je vous parle, il y a des gens qui disent des choses, avec des croyances fausses. Et comment est-ce qu'on sait que c'est faux ou que c'est pas faux ? Je vous renvoie vers qui a été dit avant, parce que c'était très bien et vous êtes armé pour être critique, mais il est possible qu'on croie des choses fausses et c'est quand même bien dommage. Alors c'est déjà une information relativement délicate, mais j'ai même pire à vous dire : à côté des fake news, il y a un truc que vous ne connaissez peut-être pas, ce sont les mute news - « mute », ça veut dire « silencieux », « muet » - ce sont les choses vraies que vous ne savez pas, que vous n'entendez pas et que vous ne cherchez pas. Vous les entendrez jamais. (Rires) Il y a plein de trucs absolument vrais que vous n'avez aucune chance de croire, parce que vous n'êtes pas exposé à ces choses-là. D'un côté, on a les choses fausses qui prennent beaucoup de place, en face, on a les choses vraies qu'on ne cherche pas car on n'est pas motivé à chercher les choses vraies parce que c'est coûteux. Donc vous venez ici - regardez, c'est là, on reconnaît ? Vous venez ici, vous payez votre place pour écouter des gens, vous avez un panel de conférenciers et vous vous dites : « Qui est-ce qu'on vient écouter ? » C'est pas n'importe qui qui vient parler, à part moi. Ce sont des gens qui sont là, à qui on donne la parole, parce qu'on estime qu'ils ont un truc intéressant à dire. Donc on ne va pas aller interroger le clodo du coin, la personne qui a raté sa vie, c'est triste, c'est comme ça, on ne le fait pas. On va s'intéresser à des gens intéressants. Qui fait ça ? Les organisateurs, qui sont adorables. Ils sont là-bas, coucou. Mais ils ont leurs biais personnels, leurs opinions, leurs croyances. Peut-être qu'ils ont leurs défauts à eux ? Je suppose que ça doit arriver. Comment est-ce qu'ils font un choix ? Ils font un choix qui va être - ils vont prendre des gens qui sont - ce ne sont pas les avions crashés, ce sont les survivants, les gens qui ont la parole sur cette scène, c'est une infime fraction, on n'a pas accès à ce que disent les gens qui ne sont pas sur la scène. Peut-être que vous avez des trucs intéressants à dire mais le micro, c'est moi qui l'ai donc c'est moi qui parle. (Rires) A partir de là, la devise des conférences TED, c'est : « Des idées qui valent la peine d'être diffusées ». C'est ce qui est intéressant. Qui décide de ça ? C'est les gens qui invitent les gens. Une idée intéressante, elle n'est pas forcément vraie. Ce qui est intéressant n'est pas toujours utile pour comprendre le monde. Ce qui est intéressant, c'est ce qui est intéressant, on est bien avancé. Donc on entend régulièrement dans le format « conférence TED », un peu moins ce soir, mais ça arrive souvent, des gens qui vont vous parler de trucs qui sont à la mode, subversifs, choquants, amusants. Il y a plein de moyens de trouver un truc intéressant. Quels sont les filtres qu'on utilise pour choisir les sujets ? Certes, c'est intéressant, mais est-ce que ça vaut le coup d'être diffusé ? Ça se discute et je n'ai pas la réponse. (Rires) Désolé, on fait ce qu'on peut. Le problème, c'est la persistance des croyances réfutées. On vous en a parlé tout à l'heure, on a tous des croyances fausses et on les garde pour plein de raisons et surtout, parce que on ne veut pas savoir à quel point on est ignorant, que l'on ne sait que ça. On veut croire qu'on sait des choses. On ne veut pas être incertain : c'est inconfortable. Du coup, on va se flatter de croire des choses, on va écouter des gens qui nous racontent des histoires et dans ce type de format on adore les histoires de réussite. On va venir nous raconter que : Bill Gates, il est super parce qu'il a fait ça, ou Elon Musk ou Steve Jobs, cherchez bien, Il y a plein de conférences TED où on vous raconte la vie de ces gens-là ou d'autres qui ont réussi, ou eux viennent vous parler de leur vie, mais les gens qui réussissent sont-ils experts de leur réussite personnelle ? Est-ce qu'ils savent pourquoi ils ont réussi ? Je ne sais pas non plus, parce que je n'ai pas la réponse à tout. En tout cas, eux et ceux qui viennent vous parler de la réussite des autres, ils vous livrent des récits motivants, stimulants, édifiants, inspirants, il manque un mot qui est moins à la mode, c'est pertinent. Ce n'est pas toujours pertinent, ce qu'on entend. Parce qu'au final, ce sont des gens qui viennent vous parler de réussite, d'obstacles qu'on a surmontés. On se réalise soi-même, vous voyez ? Donc en gros, on vous parle de réussite et de motivation, c'est important mais : 100% des cadavres qui jalonnent le mont Everest ont autrefois été des gens extrêmement motivés. (Rires). La différence entre celui qui meurt là-haut et celui qui revient, ce n'est pas qu'il était moins motivé. Il y a autre chose qui a joué : la chance, le hasard, l'organisation, mais être motivé, ce n'est jamais suffisant. Oui, Bill Gates, il était très motivé. Ce n'est pas pour ça qu'il a réussi. Donc on a des récits intéressants et c'est super intéressant. Mais est-ce qu'on apprend quelque chose de ça ? Donc je vous parle de réussites - et on sait tous en vrai, cherchez bien au fond de vous, on sait bien qu'on apprend beaucoup plus de nos échecs. La preuve en images : c'est écrit plus gros [Ce qui nous permet d'apprendre : Réussite / Echec]. (Rires) On apprend beaucoup plus, parce que quand on réussit tout le temps, peut-être qu'on n'a pas trouvé quel est l'élément important pour réussir. Mais quand on échoue, on cherche ce qui a raté et on trouve ce qu'on a raté et là, on a appris un truc. A force de donner la parole à ceux qui réussissent leur vie, qui vous disent : « C'est facile, il suffit de le vouloir. Tu vois, c'est pas compliqué. » Et quand on n'écoute pas le mec à côté, qui a raté, qui dit : « Moi j'en ai bavé, j'en voulais aussi, j'étais aussi motivé que les autres », on croit qu'être motivé, c'est suffisant. Donc, grosse erreur. Mais on aime bien ces récits-là pour diverses raisons : à cause du biais du survivant mais à cause aussi du biais qu'on appelle l'internalité : l'erreur fondamentale d'attribution. Épisode 9 de « La Tronche en Biais », allez voir, abonnez-vous. C'est le fait qu'on veuille que nos succès soient explicables par nos qualités personnelles : « C'est parce que je suis moi, talentueux, que je réussis. » Et du coup en face, les échecs, c'est à cause des autres. Si je veux croire cela, j'ai besoin d'écouter ceux qui réussissent pour faire comme eux. Parce qu'eux, grâce à leurs qualités et à leur démarche, ils ont réussi. Ce biais-là, il est extrêmement pervers, parce que d'une part, je néglige de m'intéresser aux échecs, je crois que mes qualités personnelles vont me permettre de réussir, et je vais blâmer ceux qui ne réussissent pas parce que c'est leur faute. Mais si on regarde les vrais critères qui déterminent si on va réussir sa vie. Riche ou pauvre, en fait. Je vais vous dire un truc qu'on ne vous dit jamais en conférence TED : le travail, la motivation, certes, c'est vachement bien - soyez motivé, travaillez bien - mais en réalité, c'est : qui sont vos parents, quelle langue vous parlez, quelle école vous fréquentez, vos amis, les réseaux autour de vous, les opportunités que vous avez la chance d'avoir. Le hasard : c'est ça qui détermine, en gros, vos réussites ou vos échecs. Et ça, vous n'y pouvez rien. Quand je vous dis ça, je vous dépossède de votre pouvoir à décider de votre vie. Je suis le méchant de l'histoire, je suis désolé, c'est comme ça. Donc on est très motivé à ne pas croire ce que je vous dis, donc on est très motivé à écouter ce que disent les autres. Moi, on m'écoute pas mais on m'invite, donc je parle. Merci beaucoup pour l'invitation. Conclusion : méfiez-vous de vous-même. Méfions-nous de nous-mêmes. Méfiez-vous du format TED Talk, TED conférences, qui va vous brosser dans le sens du poil. Méfiez-vous de moi, évidemment, parce que je ne suis personne et je n'ai pas d'autorité pour vous dire de qui vous méfier. Et faites attention au fait qu'il suffirait de vous poser la question et de ralentir vos inférences pour vous demander : mais est-ce que ce que je crois est vrai ou faux ? Parce qu'être intelligent, c'est avoir un gros moteur dans le bolide, et être rationnel, c'est avoir un bon frein. Si vous ne freinez jamais, vous irez dans le mur. Et si vous êtes un gros bolide, vous allez taper fort dans le mur. Donc on peut être hyper intelligent et hyper biaisé, donc méfiez-vous des gens intelligents plus que des autres parce que quand ils se plantent, ils se plantent plus fort. Et comme on est ici entre gens de bonne compagnie, intelligents, éduqués, etc. méfiez-vous de vous, vous êtes les personnes les plus dangereuses dans cette pièce, parce que vous êtes les seules. Merci

I'm going to tell you a story that begins during World War II. At the time, the British bombed the German lines with their planes and the Germans took it rather badly, so that they would respond by sniping the planes and, as the war, it's not very funny, about 50 % of planes are shot down, lost, disappear. Remaining ones arrive safely, more or less damaged. The British, who wish to keep some more planes alive with the pilots, hire scientists and tell them: “Find us a solution, we would like things to go better". The planes should be shielded to make the planes stronger. But a fully armored plane, it's called a tank, it flies very badly. Some have tried. So you have to find the right places to shield. Studies are made, researchers are looking at the surviving planes and how that works. So we have areas that are very affected, others that are less. The General Staff, on the basis of this data, decides to armor the red zones. It's a perfectly logical decision, we agree with that. Abraham Wald disagreed with that. He told them, “If you want to armor these areas, in fact you forget to take into account 50% of the planes, the ones that didn't come back. Because, what these red zones give us as information are the zones where the aircraft can be hit, seriously damaged, and still come back. So we have to shield elsewhere. It's counterintuitive, but it's super important. This is the survivor bias. When you forget to take into account those who are dead ... For example, (Laughs) a biker or a soldier who comes in without his head, it's rare. So the most important safety equipment is the helmet. That is what the dead tell us, the dead who no longer have a head who tell us: "Here, we may have to shield the head." The survivor bias - that's what I'm going to tell you about - is the bias that consists of forgetting the invisible data: the data of the dead, and only considering what we see. Maybe that's the problem with TED talks. I come to destroy the mood tonight. Because we all have information about the world, but what we know about the world is quite limited. We have access to a small fraction, this is the information available, and we could know a lot of things, we could know all that, but we only know the small portion which is white [The survivor biais]. We know that this is not enough. We know it's limited. But we still want to have an opinion, we want to be able to make decisions, make choices. So we do it anyway. Sometimes we should hold back, but we just can't. Worse sometimes, we are forced to make decisions, to vote, etc. And we do it on the basis of information that is incomplete and we forget that it is incomplete, which means that we do not remember what is around. So we are going to fill in the gaps with personal inferences: what are my interests, my personal choices, my tastes, my habits. And we are going to fill our decisions with a perfectly rational explanation, but false, fictitious, because we are filling in the gaps. So the survivor bias is to rely on what we see and forget that we don't have access to the rest. But the problem, maybe you already know about it, is: fake news exists. Not all that we - then, I'll shock you - not all that we hear is true. Sometimes there is publicity, there is propaganda in all countries, there is pseudoscience on all channels, there is bullshit, there are pure lies, and these should not be believed, okay? Unfortunately, we are aware that your neighbor, or your aunt Simone or your little cousin, unfortunately believes in it. So what do you do when you are fed every day with spoiled cognitive products? We will tend to believe a fraction of it. The more we hear, the more we will believe, because it's mathematical. The problem is that, even in this room (I look at you, I can see you very well), even among people who watch via the Internet or on their screens, there are false beliefs. We all have false beliefs here. Even here ! Before me or even while I'm talking to you, there are people who say things, with false beliefs. And how do we know that it is wrong or that it is not wrong? I refer you to what was said before, because it was very good and you are equipped to be critical, but it is possible to believe false things and it is still a pity.

So this is already rather delicate information, but I have even worse to tell you: next to fake news, there is something that you may not know, it is mute news. These are the true things that you don't know, you don't hear, and don't seek. You will never hear them. (Laughs) There's a lot of absolutely true stuff that you don't have a chance to believe, because you're not exposed to those things. On the one hand, we have the false things that take up a lot of space, on the other hand, we have the true things that we are not looking for because we are not motivated to look for the true things because it is expensive. So you come here..., you pay for your seat to listen to people, you have a panel of speakers and you say to yourself: “Who are we coming to listen to ? It's not just anyone who comes to speak, except me. These are the people who are there, to whom we give the floor, because we think they have something interesting to say. So we're not going to go and question the local tramp, the person who missed his life, it's sad, that's how it is, we don't do it. We will be interested in interesting people. Who do this ? The organizers, who are lovely. They are over there, hello. But they have their personal biases, their opinions, their beliefs. Maybe they have their faults? I guess it has to happen. How do they make a choice? They make a choice that will be - they will take people who are - it is not the crashed planes, it is the survivors, the people who have the floor on this stage, it is a tiny fraction, we have no access to what people who are not on the stage are saying. Maybe you have some interesting things to say, but I have the microphone, so I speak. (Laughs) From there, the motto of TED talks is: “Ideas worth spreading”. This is what is interesting. Who decides that? It's the people who invite the people. An interesting idea, it is not necessarily true. What is interesting is not always useful in understanding the world. What is interesting is what is interesting, we are well advanced. So we regularly hear in the “TED talk” format, a little less tonight, but it often happens, people who will talk to you about things that are fashionable, subversive, shocking, funny. There are plenty of ways to find something interesting. What filters do we use to choose topics? Sure, it's interesting, but is it worth recasting? It is debatable and I do not have the answer. (Laughs) Sorry, we're doing what we can. The problem is the persistence of refuted beliefs. You were told about it earlier, we all have false beliefs and we keep them for a lot of reasons and especially, because we don't want to know how ignorant we are, that we only know that. We want to believe that we know things. We don't want to be uncertain: it's uncomfortable. Suddenly, we will pride ourselves on believing things, we will listen to people who tell us stories and in this type of format we love success stories. We are going to come and tell us that: Bill Gates, he's great because he did that, or Elon Musk or Steve Jobs, look well, there are plenty of TED conferences where you are told about the lives of these people or others who are successful, or they come to talk to you about their lives, but are successful people experts in their personal success? Do they know why they succeeded? I don't know either, because I don't have the answer to everything. In any case, they and those who come to talk to you about the success of others, they deliver motivating, stimulating, uplifting, inspiring stories to you, one less fashionable word misses, that is "relevant". What we hear is not always relevant. Because in the end, these are people who come to talk to you about success, about obstacles that were overcome. You realize yourself, you see? So basically, we're talking about success and motivation, it's important but: 100% of the corpses that line Mount Everest were once extremely motivated people. (Laughs). The difference between the one who dies up there and the one who returns is not that he was less motivated. There is something else that has played a role: luck, chance, organization, but being motivated is never enough. Yes, Bill Gates, he was very motivated. This is not why he succeeded. So we have some interesting stories and it's super interesting. But do we learn anything from this? So I'm telling you about successes - and we all know actually, look deep inside, we know we learn a lot more from our failures. The proof in pictures: it is written bigger [What lets us learn: Success / Failure]. (Laughs) You learn a lot more, because when you succeed all the time, maybe you haven't found what is important to be successful. But when we fail, we look for what went wrong and we find what we missed and there, we learned something. By giving voice to those who are successful in their lives, who tell you: “It's easy, you just have to want it. You see, it's not complicated. "And when you don't listen to the guy next door, who failed, who says:" I struggled, I wanted too, I was as motivated as others", you think that being motivated, it's enough. So, big mistake. But we like these stories for various reasons: because of the survivor bias but also because of the bias we call internality: the fundamental attribution error. (...). It is the fact that we want our success to be explained by our personal qualities: “It is because I am talented myself that I succeed". And therefore on the other side, failures, it's because of others. If I want to believe this, I need to listen to those who are successful in order to do like them. Because they, thanks to their qualities and their approach, succeeded. This bias, is extremely perverse, because on the one hand, I neglect to be interested in failures, I believe that my personal qualities will allow me to succeed, and I will blame those who do not succeed because it is their fault. But if we look at the real criteria that determine if we are going to be successful in life. Rich or poor, in fact. I'm going to tell you something that is never told at a TED conference: work, motivation, of course, is really good - be motivated, work well - but in reality, it is: who are your parents, what language you speak, what school you attend, your friends, the networks around you, the opportunities you are lucky to have. Chance: that's what basically determines your successes or your failures. And you can't help it. When I tell you this, I am robbing you of your power to decide your life. I'm the villain of the story, I'm sorry, that's the way it is. So we are very motivated not to believe what I'm telling you, so we are very motivated to listen to what others say. Me, people don't listen to me but they invite me, so I speak. Thanks a lot for the invitation. Conclusion: beware of yourself. Let us beware of ourselves. Beware of the TED Talks, TED lectures format, which will flatter you. Beware of me, of course, because I am no one and I have no authority to tell you who to beware of. And pay attention that it would suffice to ask yourself the question and slow down your inferences to ask yourself: but is what I believe true or false? Because being smart is having a big engine in the car, and being rational is having a good brake. If you never brake, you'll hit the wall. And if you're a big car, you're going to hit the wall hard. So you can be hyper smart and hyper biased, so beware of smart people more than others because when they mess up, they mess up harder. And since we are here among people of good company, intelligent, educated, etc. beware of yourself, you are the most dangerous people in this room, because you are the only ones. Thank you